Les instruments traditionnels qui définissent les cultures musicales

La musique est une forme d’expression universelle, et chaque culture possède ses propres instruments traditionnels qui lui sont spécifiques et reflètent son histoire, ses valeurs et son identité. Ces instruments permettent non seulement aux artistes de créer des œuvres uniques et mémorables, mais ils contribuent également à préserver et à faire vivre la richesse et la diversité des cultures musicales à travers le monde. Cet article vous invite à explorer quelques-uns des principaux instruments traditionnels qui façonnent et enrichissent les expressions musicales de différentes régions.

Le tambour dans la musique africaine

Le tambour est un instrument emblématique de la musique africaine et occupe une place centrale dans bon nombre de pratiques musicales et cérémonies sur le continent. Les tambours se déclinent en plusieurs formes et tailles, allant du djembe d’Afrique de l’Ouest aux tambours parlants bata du Nigeria. Souvent fabriqués à partir de matériaux locaux tels que le bois et les peaux animales, les tambours sont utilisés pour accompagner les chants, les danses et les récits oraux, ainsi que pour communiquer avec les esprits ancestraux dans certaines traditions religieuses.

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Le sitar dans la musique indienne

L’un des instruments les plus emblématiques de la musique classique indienne est le sitar, une sorte de luth à long manche et à 18-21 cordes, dont certaines sont utilisées pour jouer des mélodies, tandis que d’autres résonnent en sympathie avec les cordes jouées. De nombreux grands musiciens ont contribué à populariser le sitar, comme Ravi Shankar et Vilayat Khan. Cet instrument traditionnel occupe une place importante dans la culture musicale indienne, aussi bien dans son répertoire classique qu’au sein de la musique populaire contemporaine.

La technique du sitar

Pour maîtriser le sitar, il faut apprendre la technique particulière du plectre appelé « mizrab » et être capable de modifier la hauteur des notes en tirant sur la corde avec l’autre main. Le jeu du sitar repose également sur la connaissance des modes mélodiques (ragas) qui sont au cœur de la musique classique indienne.

Le flamenco et la guitare espagnole

La guitare est intimement liée à la culture musicale espagnole et plus spécifiquement à l’un de ses genres les plus reconnus : le flamenco. Ce style musical andalou puise ses origines dans diverses influences, notamment celles des Romani, des Juifs séfarades et des Maures. La guitare flamenca, légèrement plus petite et aux cordes moins tendues que la guitare classique, est spécialement conçue pour produire la sonorité caractéristique du genre, en particulier les frappes rythmiques sur le corps de l’instrument, appelées « golpes ».

Les techniques de guitare flamenca

Outre les golpes, les guitaristes flamencos emploient diverses techniques spécifiques telles que le pulgar (technique du pouce), le picado (jouer des mélodies avec l’index et le majeur) ou l’alzapúa (jouer des phrases en alternant le pouce et les doigts). La maîtrise de ces techniques permet d’exprimer toute la richesse émotionnelle et rythmique du flamenco.

L’accordéon dans la musique française

Incontournable dans l’imaginaire collectif de la culture musicale française, l’accordéon est associé aux bals populaires, à la chanson réaliste et au musette. L’accordéon diatonique, apparu au 19e siècle, est encore utilisé aujourd’hui dans les musiques bretonnes et celtiques. Quant à l’accordéon chromatique, il s’est développé dans la première moitié du 20e siècle, notamment grâce à l’évolution du répertoire musette et au talent de virtuoses comme Tony Murena et Gus Viseur. Les nouvelles générations continuent à enrichir la tradition accordéonistique française, dans des styles aussi divers que le jazz manouche, la chanson française ou les musiques du monde.

Le koto japonais, instrument traditionnel à cordes

Le koto est un instrument de musique à cordes pincées japonais, souvent considéré comme l’instrument national du Japon. Traditionnellement utilisé dans le répertoire de la musique classique japonaise et l’accompagnement des chants et danses traditionnels, il peut aussi être entendu dans un grand nombre d’œuvres de musique contemporaine et de musiques de films.

La construction et le jeu du koto

Le koto est composé d’un long corps en bois (environ 1,80 mètre de long) et de treize cordes de soie ou de nylon tendues par-dessus des chevalets amovibles appelés ji. Les interprètes jouent du koto avec leurs ongles ou des plectres spéciaux attachés aux trois doigts de la main droite, tandis que la main gauche module la tension des cordes pour créer divers effets sonores et émotionnels.

Au fil du temps, les instruments traditionnels ont continué d’évoluer et de s’adapter aux nouvelles pratiques musicales et aux influences culturelles croisées. Ainsi, même s’ils sont profondément ancrés dans leur propre histoire, ces instruments continuent de contribuer au dynamisme et à la richesse de l’expression musicale mondiale.